Valls épinglé sur son déplacement à Berlin lors de la finale de la Ligue des Champions. L’arroseur arrosé !

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Valls épinglé sur son déplacement à Berlin lors de la finale de la Ligue des Champions. L’arroseur arrosé !

La colère gronde chez les Français ! Un sondage BFMTV nous apprend que 77% de nos concitoyens ont été choqués de la virée du Premier ministre à Berlin, le 6 juin dernier, pour assister à la finale de la Ligue des champions. Manuel Valls s’est en effet rendu, avec ses deux fils, au match qui opposait le FC Barcelone à la Juventus de Turin en utilisant un jet de la République : une bagatelle de 14 000 euros qui n’est pas au goût du contribuable français.

La polémique a rapidement enflé, la presse relayant la réprobation populaire qui jugeait scandaleux qu’un homme politique se permette de prendre un Falcon gouvernemental pour aller supporter son équipe de cœur. Ce fut d’ailleurs du pain béni pour l’opposition qui n’a pas manqué  de crier haro sur le baudet : Bernard Debré a demandé à ce que le Premier ministre rende public le coût réel du voyage et François Bayrou à ce qu’il rembourse « de sa poche » la somme dépensée, déplorant à l’antenne le fait que les hommes politiques « perdent le sens des réalités ». A la gauche du PS, on a  regretté « un décalage complet avec la population ». Et de fait, quid du gouvernement exemplaire promis par le président Hollande qui s’est d’ailleurs empressé de défendre son Premier ministre alors qu’il assistait à Elmau au sommet du G7 ? « Le Premier ministre avait une réunion avec l'UEFA », a-t- il justifié expliquant cet aller-retour à Berlin par des entretiens regardant l’organisation de l’Euro-2016 en France et les affaires de corruption secouant la FIFA. L’équipe de Matignon a, quant à elle, évoqué l’importance de la « diplomatie sportive ».

Mais l’escapade de Valls à Berlin avec les moyens d'une star du foot est-il vraiment le sujet du moment ? Pourquoi l’indignation française se cristallise-t-elle autant sur les privilèges que s’octroient aisément les élites politiques depuis toujours ? La priorité de notre Premier ministre n'est apparemment ni le chômage, ni la crise économique ; les réformes du moment sont atterrantes, les nouvelles dispositions sur les TPE-PME traînent en longueur, et, mis à part quelques coups de gueule inexpliqués, on cherche vainement les mesures efficaces prises dernièrement. Mais non, le Français, en bon sans-culotte, se révoltera devant les prérogatives et avantages que s’accordent les grands, refusant de voir que le défaut d’un Valls ou d’un autre n’est point ses frasques footballistiques ou ses écarts-people au Festival de Cannes, mais bien son absence de prises de décision et d’actions concrètes à une époque où la France en a tant besoin.

Après avoir tant critiqué le style de vie des précédents, la Gauche aux valeurs « si sociales » est bien décontenancée devant ses propres excès. Elle s’est fait prendre à son propre jeu, mais ces « scandales » ne font que cacher une réalité bien plus scandaleuse encore ! On s’indigne tellement facilement aujourd’hui autour des grandes valeurs républicaines, en oubliant finalement ce qui devrait nous révolter ; une autre affaire secouera bientôt l’opinion publique et l’on s’empressera de débattre dessus... pour ne pas parler des vrais sujets.

« On ne se révolte que contre cela dont on n'attend rien »  disait Henry de Montherlant.

 

Publié dans Histoire-Politique

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