"Nous nous sommes trompés"

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"Nous nous sommes trompés"

Rien n’est plus tranchant que la simplicité. L’un des meilleurs textes sur le fascisme italien, ses dangers et ses limites s’intitule sobrement, et tout est dit dans le titre : Nous n’en avons pas besoin[1]C’est ce qui m’a frappé lorsqu’au cours d’une conversation, j’ai entendu ceci : « c’est grave, c’est très grave, nous nous sommes trompés ».

            Oui, nous nous sommes trompés, nous Européens, nous Français, nous nous sommes trompés. Parce qu’après plusieurs tentatives, nous avons réussi à mettre fin à une série de terribles guerres fratricides, nous avons cru entrer dans une ère de paix perpétuelle. Pour obtenir cette paix il avait fallu abandonner nos colonies, nous soumettre radicalement et définitivement aux Américains et nous engager avec nos voisins dans la construction d’une structure méta-nationale. Et nous avons été cohérents dans cette démarche. Nous sommes entrés méthodiquement dans le chemin de l’impuissance, nous avons affaibli nos armées ; de moins en moins de navires de guerre, de moins en moins de soldats, d’avions, de chars et nous sommes allés jusqu’à supprimer d’un trait de plume, et sans qu’aucune protestation ne s’élève, sans penser le moins du monde aux conséquences à long terme de nos actes, le service militaire. C’était pourtant l’une des bases de notre nation et son meilleur garant dans les circonstances terribles que nous vivons maintenant où le nombre d’hommes en armes importe.

            Mais que sont cinquante ans de paix à l’échelle de l’Histoire ? Un petit territoire surpeuplé de 450 millions d’habitants décide de mettre fin à ses querelles de voisinage et il faudrait que les 2 milliards d’indigents agressifs qui l’entourent en prissent acte ? Car que se passe-t-il en Afrique, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient ? La guerre, partout la guerre, la misère, des populations revanchardes qui nourrissent souvent à notre compte des rancunes post-colonialistes et, pour couronner le tout, le fanatisme mortifère de Daesh. Ces peuples veulent la guerre et ses promesses de butin, ces peuples veulent nous battre pour prendre nos richesses comme nous l’avons fait nous même à l’encontre de la Chine il y a 110 ans tout juste, ou contre l’Inde il y a 250 ans. Nous, Européens qui nous sommes gavés de la richesse des autres (et qui nous sommes aussi entredévorés), nous devrions tout de même savoir que le seul droit international qui vaille c’est le droit du plus fort. Le pays de Jean de La Fontaine a-t-il oublié la leçon du « Loup et l’agneau » ? Pouvons-nous vraiment continuer à vouloir cultiver notre jardin alors que la guerre est chez nous ? Comme l’a bien dit Julien Freud : « vous pensez que c'est vous qui désignez l'ennemi, comme tous les pacifistes…. Or c'est l'ennemi qui vous désigne. Et s'il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d'amitiés. Du moment qu'il veut que vous soyez son ennemi, vous l'êtes. » 

            Et nous nous sommes trompés, nous Français, en croyant pouvoir acheter la paix intérieure comme nous avions déclaré la paix extérieure. L’acheter par les distributions monétaires à l’égard des pauvres et des déclassés, l’acheter par une certaine bienveillance envers la petite délinquance, l’acheter par une tolérance coupable envers les fanatiques réputés non-violents. Mais là aussi nous nous sommes trompés.

Non seulement l’état providence ruine l’Etat et anéantit ses capacités d’actions, mais la petite délinquance, marchands de sommeil, trafiquants de cannabis, proxénètes, fraudeurs aux allocations, cette petite délinquance qui ne fait même plus l’objet de peine de prison constitue, à première demande et avec une docilité déconcertante, la base logistique du terrorisme. Et que dire de ces fidèles décérébrés qui se nourrissent des prêches des psychopathes qui proclament que la musique est obscène ou qu’elle transforme ceux qui l’aiment en singes ! Ils sont le réservoir inépuisable des tueurs de la nuit…

Et la France est comme un fumeur compulsif qui vient d’apprendre qu’il a un cancer du poumon et qui en veut à la terre entière, et avant tout au destin, sans vouloir comprendre que son mode de vie, ses propres erreurs, sont à l’origine de ses déboires. Il peut être sauvé, mais le chemin sera douloureux. Il passera par la chirurgie, la chimiothérapie, l’immunothérapie et la radiothérapie. Plusieurs fois, il sera tenté par le suicide tant la douleur sera grande et faible l’espoir.

Vieux pays, tu devras retrancher de ton sein les traîtres à la patrie, les allogènes irrédentistes, tu devras en finir avec la manne perpétuelle, tu devras reconstruire ton armée et mettre ta jeunesse sous les drapeaux.

            En es-tu encore capable ? Et sous le commandement de quel chef ? 

 

 

 


[1]  Non abbiamo bisogno. Encyclique promulguée par le pape Pie XI le 29 juin 1931.

 

Publié dans Histoire-Politique

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