Schengen, notre veau d’or

Publié le

Schengen, notre veau d’or

Le 15 novembre, on pouvait lire dans la presse ce titre effarant : « MolenBeek, base arrière du djihadisme » (avec des variantes dans France Inter, BBC, Le Monde, le Figaro). MolenBeek, ancienne banlieue industrielle de Bruxelles, à six kilomètres à peine de la Grand-Place, base arrière du terrorisme ! Qu’imaginer de plus naturel en plein cœur de l’espace Schengen qu’une base arrière du terrorisme ? D’ailleurs, nul ne semble gêné de lire que c’est toute la Belgique qui constitue cette base (Les échos le 22/11/2015).

Plutôt que d’un technopôle ou d’un centre financier, profitant de toutes les retombées économiques, encore vantées hier sur France-Culture, qu’offre l’espace Schengen, Bruxelles s’est donc dotée d’un centre de service pour tueurs de masse. Et quel emplacement idéal ! Compte tenu de la densité du réseau autoroutier belge et de sa qualité proverbiale : Paris est à 3 heures de route, Cologne à 2h à peine, et Amsterdam à 2h30. Pour les amateurs d’hécatombe, c’est la garantie de disposer d’un réservoir de 80 millions de victimes dans un rayon de 300 kilomètres, sans autre difficulté d’accès que le passage des péages. Et en toute impunité !

Et c’est bien ce qu’ils ont compris et réalisé les assassins du vendredi 13. Ils sont venus en convoi le 11, par la route, tranquillement, comme en vacances, trois petites voitures discrètes… Les armes avaient sans doute suivi le même chemin quelques jours plus tôt. Ils étaient à pied d’œuvre pour exécuter le plan satanique mûrement réfléchi dans leur repère.

S’ils n’avaient pas décidé de mourir sur place, ils ne tenaient qu’à eux de prendre le chemin inverse ; ils seraient arrivés à temps pour le dernier service des gargotes de MolenBeek. D’ailleurs, l’un d’eux, le plus couard d’entre tous qui a pris peur au dernier moment et s’est dérobé, a tout simplement appelé deux amis qui sont venus le chercher de Belgique et l’ont ramené, se relayant sur la route, pour être à l’heure du café belge et prendre un petit déjeuner bien mérité.

Mais qui peut remettre en cause Schengen et les bienfaits qu’il nous procure ? Certainement pas le Président dans son discours lénifiant et mal écrit qui a été sur ce sujet d’une discrétion absolue, d’un tact parfait. C’est une passoire certes, c’est un danger mortel, mais pourquoi en parler ?

Est-il utile de remarquer que deux des trois imbéciles qui se sont fait exploser à Saint-Denis étaient passés avec la masse des réfugiés syriens par la Grèce, puis s’étaient perdus eux aussi dans les méandres de l’espace Schengen, voyageant par train, par avion avec leurs faux papiers syriens ou plus discrètement en voiture?  Et cet ennemi public numéro 1 que toutes les polices recherchaient ? Il était parfois en Syrie, souvent en Grèce, généralement en Belgique, sa terre natale, et il aimait les frites le bougre, et pour finir à Paris et à Saint-Denis ; tout cela sans qu’aucune de ces belles polices ne l’ait remarqué. C’est qu’il est facile d’arriver en Grèce par la mer sur l’une des dizaines d’îles proches de la Turquie, facile de rejoindre Athènes pour 50 euros par l’une des multiples compagnies maritimes qui font le charme de cette région, élémentaire de prendre un avion muni d’un vrai faux passeport syrien qu’ils peuvent se procurer pour 150 dollars auprès des ambassades indigentes et ainsi circuler dans cette forteresse idiote en toute liberté.

Schengen est absurde, Schengen est une utopie perverse, Schengen est une idiotie absolue, un danger mortel pour la France, mais Schengen ne se discute pas, car Schengen ne se situe pas au plan de la raison, Schengen se situe sur le plan de la croyance, Schengen est une idole, un talisman. C’est la statue votive du mythe de la construction européenne. Devant elle il faut s’incliner, il faut danser, il faut célébrer des bacchanales, chanter des odes à la prospérité et à la croissance, devant elle il faut aussi égorger de jeunes vierges.

Car toutes les utopies réclament du sang ! Pour le communisme, Russes et Chinois ont sacrifié sans compter des dizaines de millions d’hommes. Qu’est-ce que 130 innocents pour le veau d’or de l’idéal européen ? Merkel, Hollande, Draghi, Junker, tout le clergé européiste, ils peuvent regarder sans sourciller mourir les innocents ; tout au plus feront-ils, çà et là, de petits discours touchants.

Mais combien de morts le peuple français doit-il encore subir avant que ne soit mis fin à cette absurdité ?

 

 

Publié dans Histoire-Politique

Partager cet article

Repost0

Commenter cet article