Où sont passés les hommes d'action?
Voilà plusieurs années que nous lisons et entendons de nombreux diagnostics sans appel, et désormais de moins en moins contestés, qui nous alarment sur le déclin de la France et l’inéluctable décadence de notre civilisation. De Zemmour à Valéry Giscard d'Estaing en passant par Finkielkraut, François de Closets et bien d’autres journalistes et essayistes, tous nous avertissent dans de grandes diatribes sur tous les plateaux télévisés ou à coups d’éditos grandiloquents, le mal profond et irrémédiable dans lequel a sombré notre beau pays.
Et de fait :
La France est en déclin économique constant depuis plus de 30 ans (on l’enseigne désormais dans les manuels de géographie de nos collégiens !)
Notre système de valeur est en faillite laissant la place à d’autres civilisations plus vivaces et souvent moins complexes.
Le système scolaire public a démontré de son inefficacité, préfigurant un effondrement certain.
La folie de notre système social a généré des coûts exorbitants.
Le poids infernal de la dette publique au chiffre démesuré plombe nos efforts hypothétiques.
L’extrême ponction de notre système fiscal annihile toute forme d’entreprenariat et toute capacité à aller de l’avant et créer de nouvelles choses.
Le dysfonctionnement permanent de nos fonctions régaliennes (justice, police, éducation nationale), systèmes archaïques et couteux, perdure avec la complicité de fonctionnaires coincés par la peur de la réforme…
Et la liste pourrait encore s'allonger devant ces constats de plus en plus admis par nos intellectuels ! Cependant, il ne suffit plus désormais d’attester et de mettre en exergue ces réalités... Si certains hommes politiques s’agitent (admirablement pour certains), ils ne font la plupart du temps que de beaux discours, paralysés par une fausse convenance et une pression électorale constante.
Nous sommes réduits à de beaux parleurs qui nous encouragent à « voir le bon côté des choses », à se contenter du strict minimum en abdiquant toute forme d’ambition pour notre pays, nos enfants, nous-mêmes ; qui nous promettent l’action, mais qui ne font que la singer à grand renfort de campagnes de communication et de slogans plus vides les uns que les autres.
Des hommes d’action d’opérette qui conduisent des campagnes militaires à grand spectacle sur des théâtres d’opération toujours bien loin de chez nous, et dont on a finalement peu de retours.
Des révolutionnaires de pacotille qui nous abreuvent de fausses-réformes sans autre effet que de continuer à empiler les lois et à complexifier le système pour nourrir un contingent toujours plus important de fonctionnaires.
Des enfonceurs de portes ouvertes qui s’indignent devant la violence de notre société, les conditions de la femme, la maltraitance des enfants et des plus faibles, mais qui sont incapables de réelles prises de position.
Tous ces inutiles qui nous ont gouvernés ces dernières années, et continuent à le faire, ne sont en aucun cas la réponse à nos enjeux sociétaux et économiques. Ce dont nous avons besoin plus que tout, ce sont des hommes d’action résolus qui assumeraient les changements radicaux qu’il nous faut mener. S'ils ont existé dans l'Histoire, et sont d'ailleurs portés au pinacle par nos contemporains, ne sont-ils pas devenus une espèce disparue ? On réclame tous des hommes qui portent une vision, qui agissent résolument, sans faiblesse et sans crainte des prochaines élections et, surtout, qui ne se laissent juger que par la postérité. On y voit le seul remède possible à 30 ans d’incurie et de dérives...
Mais où sont passés ces hommes d’action ?