De la laïcité selon Jean-Louis Bianco
Sentant la sueur et la colle, le rapetassage et la participation désordonnée de secrétaires différents, le texte[1] étrange publié il y a quelques jours par Le Monde sur la laïcité ne mériterait aucun commentaire s’il n’était signé J-L Bianco ! Le chambellan taciturne de la Mitterrandie intervient es-qualité puisqu’il est président de l'Observatoire de la laïcité (l’un de ces multiples comités Théodule qui grèvent les finances de la République).
En faire la critique n’est ni facile, ni agréable. Et c’est se résoudre à manipuler des produits chimiques malodorants et dangereux. Il serait aisé de se contenter de relever les multiples truismes - le plus beau étant « la Révolution est à l’origine de l’identité républicaine » (certes, la république étant une création de la Révolution, on peut la considérer à raison comme l’origine de tout ce qui est républicain) - ou les diverses inepties et contradictions, comme le fait de voir l’identité de la France fonder celle de l’Europe[2] : ainsi pour que l’Europe soit parfaitement l’Europe, il faudrait une France parfaitement laïque, une Allemagne qui salarie ses prêtres, une Italie très concordataire, une Angleterre parfaitement anglicane et ainsi de suite jusqu’à 28 ! Chacun sait en effet que les grandes équipes sont une juxtaposition de personnalités (d’identités) exacerbées, que la cohésion, l’esprit de corps, le groupe, la fusion dans le collectif ne compte pour rien. C’est d’ailleurs évident lorsqu’on regarde des matchs PSG-Barça, l’ensemble des identités rassemblées par le PSG écrase nettement l’identité collective façonnée par le Barça depuis 25 ans.
On pourrait s’intéresser aussi à ce qui pousse monsieur Bianco, maréchal socialiste n’ayant jamais vu le feu ni même quitté le palais impérial et réduit à faire quelque ménage sur le tard, à signer cet article surprenant. Est-ce la tentative de se racheter d’avoir apposé sa signature au bas d’un texte insipide[3] auprès de celles d’islamistes notoires (ce qui lui a d’ailleurs valu les foudres justifiées de Monsieur Valls[4]) ? Est-ce la volonté de marquer son territoire car après tout la laïcité c’est son gagne-pain, son « bifteck » ? Ou bien une tentative de diversion face à la pétaudière qu’est devenu son « comité » enchaînant démissions et retraits volontaires ? Peu importe finalement.
Si ce texte mérite commentaire c’est parce qu’il est dangereux, pervers et mortifère pour au moins trois raisons :
- Parce qu’il falsifie l’histoire
- Parce que cette falsification est très dangereuse
- Parce qu’il se prétend rationnel et ne l’est pas.
L’histoire falsifiée
Le texte transmet de l’histoire nationale une image artificielle, fausse et funeste. On l’a bien compris, pour monsieur Bianco, l’histoire de France commence le 14 Juillet 1789 et c’est à peine si elle fut précédée de quelques philosophes (« de la France des Lumières »). Auparavant, ce sont les âges sombres (« un pays qui a souffert, pendant des siècles, des guerres de religion et des persécutions à l’encontre des minorités. »), les temps dévolus à une Église toute puissante (« ceux qui n’adoptaient pas la religion du roi, le catholicisme, dans cet État français qui n’était pas laïque, étaient persécutés en raison de leur foi »). Il oppose sciemment deux France, la « France, fille aînée de l’Église, » et « celle de la France des Lumières, puis de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ». Comme si l’une n’avait pas engendré l’autre. Comme si la seconde était née de nulle part (on verra que c’est précisément cela qu’il pense), comme si les Lumières n’étaient pas issues d’une civilisation chrétienne.
Pour asséner son propos, l’auteur et ses collaborateurs ne reculent devant rien. Ils vont jusqu’à faire asseoir Philippe IV le Bel sur le banc des accusés auprès de Philippe Pétain (« la France a toujours persécuté ou discriminé les Juifs, de Philippe le Bel jusqu’au régime de Vichy ») ; la salle bande des Philippe en quelque sorte. S’il est vrai que Philippe IV s’est attaqué aux Juifs en 1285, il s’en est pris en même temps aux Lombards puis aux Templiers qu’il a massacrés (et qui étaient pour reprendre les mots de l’auteur : « catholiques »), et cela pour des raisons essentiellement financières, mais aussi politiques (pour les Templiers néanmoins). Il conviendrait aussi de se rappeler qu’il a humilié publiquement et fait prisonnier un pape (Boniface VIII), qui selon toute probabilité était « catholique », et qu’il a porté un coup fatal à la féodalité, composée pour l’essentiel de « catholiques » ; pour couronner le tout, il a même fait déplacer la papauté à Avignon pour mieux la contrôler. Surnommé le roi de marbre ou le roi de fer, il n’a pas volé ses surnoms.
Mais l’auteur et son cabinet industrieux auraient aussi pu s’intéresser au cas de Philippe II qui en 1182 a lui aussi expulsé les Juifs, là lui aussi des raisons financières (rappelons qu’il a également chassé les Anglais en 1203, puis les Albigeois). Ils auraient pu convoquer le septième des Capétiens, surnommé le Magnanime, puis Auguste, au même tribunal. Qu’il ait en 43 ans de règne doublé le territoire national, attaqué la féodalité (rappelons-nous le comte de Flandres Ferrand à Paris en compagnie du comte de Boulogne), institué Paris comme capitale, fait paver ses grandes rues et doublé sa population pour en faire la plus grande ville d’Europe du Nord, qu’il ait créé les Archives nationales, qu’il ait vaincu l’Anglais en Normandie et réduit, alors qu’e l'Angleterre possédait de fait la moitié du pays, sa zone d’influence au sud de la Guyenne, qu’il ait vaincu l’Empereur allié à des vassaux félons et mis la France pour des siècles à l’abri de l’Allemand, tout cela eut été de peu d’importance au regard de sa décision de 1182 (décision à l’inverse de la politique de son père, ce qui montre le côté très circonstanciel de ces actions). Philippe IV et pourquoi pas Philippe II, puisque le dossier d’inculpation est le même, sont effectivement comparables aux malheureuses activités d’un vieillard à la solde de l’ennemi et aux affaires pendant 4 ans. Certes, ceux qu’on considère à juste titre comme les pères de la Nation n’ont pas été élus président de la république comme François Hollande (combien de petits Philippe Auguste pour un grand François Hollande), mais aller leur faire un procès en antisémitisme est au moins un anachronisme, et plus certainement une volonté délibérée de manipuler l’Histoire.
Faire son marché dans l’Histoire, la faire commencer quand on veut, la manipuler et s’y choisir des ennemis qui ne peuvent se défendre n’est ni le fait de l’historien, ni de l’humaniste, ni de l’homme honnête tout simplement. L’humaniste refuse les simplifications abusives et les autodafés, fussent-ils symboliques. Tout à l’opposé de ces manipulateurs, se situe la haute figure de Marc Bloch, notre boussole: « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ». Jean-Louis Bianco appartient à la première de ces catégories de boiteux.
Il est affligeant de constater que Monsieur Bianco instrumente ainsi le judaïsme pour effacer 80% de notre histoire nationale. Il est d’ailleurs rassurant qu’il soit puni par ceux-là même qu’il veut instrumenter. Savez-vous au moins Monsieur Bianco, que Marc Bloch a consacré sa thèse (Les rois thaumaturges) aux Capétiens ? Et pour être précis, à la pratique, bien peu laïque il est vrai, de la guérison des écrouelles ! Et qui figure en bonne place dans son grand livre ? Philippe Auguste !
D’ailleurs, s’il n’hésite pas à manipuler le judaïsme, il n’hésite pas non plus à travestir honteusement le christianisme : « Certains évoquent comme seule culture commune, celle « judéo-chrétienne ». On est en droit de s’interroger sur l’emploi de cette expression […] Quant à la culture chrétienne, seuls les catholiques pouvaient s’en prévaloir »). Il n’y a pas monsieur Bianco de christianisme qui ne soit judéo-chrétien. C’est ce qu’a démontré Jules Isaac dans un ouvrage remarquable[5], mais c’est vrai de toute l’histoire du christianisme (on apprenait l’hébreux à Port-Royal, monsieur Bianco, et on l’a enseigné au Collège de France dès le XVIe siècle) et les différentes tentatives pour « débarrasser » le christianisme de ses racines juives ont de tout temps été considérées comme des hérésies par l’Église (principalement le marcionisme du nom de Marcion (80-160) réfuté par Irénée et avec lui tous les Pères de l’Église). En outre, on peut se demander si la querelle que nourrit monsieur Bianco à propos du christianisme, ne trouve pas son origine dans une dispute de droits d’auteur sur la laïcité elle-même : peut-être la phrase fondamentale du Christ ("rendez à César…"), qui est la première apparition dans l’histoire de ce concept (les religions antiques sont par nature civiles, politiques) de séparation du religieux (à Dieu ce qui est à Dieu) et du politique (César), le trouble-t-il à tel point qu’il éprouve le besoin d’y épancher sa bile sur la religion qui porte son nom.
Le Politique, quand il est digne de ce nom (c’est-à-dire quand il s’occupe du bien commun selon la définition d’Aristote), rassemble ; il ne divise pas, il ne cherche pas telle ou telle cible sur laquelle focaliser la haine populaire, il tient les deux bouts d’une histoire nationale, refusant d’être sectaire ou partisan. Il sait bien que selon la phrase d’Orwell "la plus efficace manière de détruire un peuple, c’est de nier et d’oblitérer sa compréhension de sa propre histoire[6]". Oublions les Bianco, rappelons-nous le général de Gaulle qui avait une vision panoramique de l’histoire de France, s’expliquant d’ailleurs fort bien sur la dialectique qui lui faisait dire parfois qu’elle avait 20 siècles et à d’autres moments qu’elle en avait 15[7], connaissant ses méandres, ses heures de gloires, ses parts d’ombre, mais l’embrassant dans sa totalité. Il n’en allait pas autrement de François Mitterrand, lui aussi fin connaisseur de l’histoire de France dans toute sa profondeur et toutes ses dimensions, qui ne célébra pas moins le millénaire capétien que le bicentenaire de la Révolution. Monsieur Bianco, qui l’a pourtant côtoyé pendant presque deux décennies, n’a visiblement rien gardé ni compris de la culture immense de son ancien maître. C’est la cruelle destinée des esclaves et des automates, ils croient connaître leur maître, ils n’en sont que les instruments.
Une histoire amputée est une histoire monstrueuse
Pour les mollahs iraniens, l’histoire de l’Iran commence à la révolution de 1978, la restauration de Persépolis par l’ancien Shah n’étant rien de moins que la preuve de sa perversion ; pour les communistes russes, les choses commençaient en 1917, avec des prémices en 1905, et l’histoire de l’humanité elle-même commençait en 1789, quant à la culture Russe, Lénine et après lui ses imitateurs avaient en horreur Dostoïevski (pour ne pas parler de Tolstoï) ; pour les Khmers dits rouges, c’était 1977, pour Bianco (et pour un grand nombre d’autres dont Mélenchon[8]) la France commence en 1789, voire 1792, puisqu’avant il n’y avait pas de république. Pour être cohérent, elle devrait d’ailleurs s’interrompre de 1815 à 1830 ou 1848, et même dès 1804, l’histoire de France ne reprenant qu’en 1871 ; à force de coupures, de résection et d’interruption, nous finirions par avoir une histoire « pure », mais assez courte. Cette pensée du « rien avant », de la tabula rasa, est celle des terroristes au sens que le XIXe siècle donnait à ce mot. Ils avaient le culte de la violence, de la pureté, de la place nette.
Qu’une nouvelle nation ainsi créée soit le fait d’un homme seul, d’une figure d’exception (Lénine, Khomeiny, Castro, Pol pot) ou d’un groupe d’hommes (la Législative, le PC chinois, le PC vietnamien), les résultats sont toujours assez fâcheux pour les peuples qui « bénéficient » de ces « créations ». 220 ans plus tard, J-L Bianco nous rejoue la même musique. Mais sur le fond qu’est-ce qu’une telle création ? La réponse est simple : elle est décrite dans un très beau livre écrit par une Anglaise en 1818. Un tel être, créé à partir de morceaux préexistants, mais sans passé et sans conscience de son passé, est un monstre. Et le créateur, qu’il s’appelle Lénine, Robespierre ou Pol Pot, est toujours un Docteur Frankenstein.
Cette vision monstrueuse de la France est d’une perversion abyssale qui donne sans doute quelque plaisir malsain à ceux qui la porte. Elle interdit toute intégration, car qui voudrait faire partie du monstre ; elle pousse au délitement, car qui voudrait sauver le monstre ; elle ferme tout avenir et tout espoir, car le monstre, porteur de rien, conscient de rien, n’apporte que la catastrophe et la mort. Décidément Orwell a raison : il n’y a pas meilleur moyen pour détruire un peuple que de détruire son histoire.
La pensée de monsieur Bianco n’est pas rationnelle.
Pour monsieur Bianco, la laïcité « pose des limites indépassables». Cela n’est pas sans évoquer la phrase de Sartre sur le marxisme comme horizon philosophique indépassable de notre temps. « L’identité nationale ne se fonde pas sur un substrat culturel stable », mais sur ce concept même (il y a bien entendu un glissement identité nationale-républicaine pour arriver à « notre identité républicaine repose sur la laïcité »). Et tout va bien puisque « elle (la laïcité) nous permet de les (nos différences) dépasser, tout en en faisant une richesse, pour créer du commun (sic !) ». Indépassable (comme les irréfragables, les dirimants), c’est du vocabulaire théologique. Toute la fin du texte est une suite d’affirmations qui ont le caractère d’un credo laïque. Nous sommes dans la théologie républicaine, la laïcité est une déesse féminine et bienveillante qui remplace avantageusement le ténébreux « Être suprême » de notre cher Maximilien. Thomas Mann l’explique bien dans le Docteur Faustus, il est délicat de discuter avec des théologiens, ceux-ci ont tendance à verser très rapidement dans la démonologie. Le mélange du couple croyance- foi avec la philosophie, l’argumentation logique et rationnelle est très instable. Quand il s’agit de religions sans religions, c’est encore pire, puisque ce sont des religions sans spiritualité, sans garde-fou.
Le marxisme mort et enterré, l’Être suprême mort-né, il reste peu de chose à J-L Bianco et aux siens. La laïcité est une religion de substitution, variante ou sous branche du droit-de-l’hommisme. Qu’on prenne garde à ces religions sans dieu, elles mènent toutes et très vite au terrorisme intellectuel (et quand on leur en donne les moyens, le terme intellectuel disparait sur le champ). Elles commencent par un débat et finissent par un anathème. Il n’y a malheureusement pas de débat possible avec les sectateurs de la vraie foi, les propriétaires de la vraie croix ou les adorateurs du boudin sacré. Comme souvent le rationalisme (jadis on parlait de Scientisme alors que le matérialisme dialectique n’avait que le mot Science à la bouche) est omniprésent. Pourtant, rien ne les décrit mieux que la phrase d’Alain Besançon : « ils croient qu’ils savent, ils ne savent pas qu’ils croient. »
Monsieur Bianco est-il un simple idiot utile aux islamistes, selon l’expression de Goebbels, collaborateur involontaire de ces derniers et dynamiteur inconscient de la nation ? Est-il un agent de subversion rusé et machiavélique ? Sans doute n’est-il que l’adorateur d’un dieu mort, tentant de lui substituer un fantôme : la laïcité. Ce concept polysémique, bien antérieur à la Révolution française a malgré tout le mérite de lui assurer ses fins de mois.
Ce n’est pas la première fois que nous vivons des moments difficiles et que parmi les élites se trouvent de parfaits traitres. Au procès de Jeanne d’Arc comme sous l’Occupation, ce sont toujours les mêmes arguties, le même fiel, la même culture dévoyée (« les Protestants ont subi des persécutions jusqu’à l’édit de Versailles de 1787 »). La France a toujours trouvé en elle les ressources pour se débarrasser de ces miasmes. Le 22 juin 1940, le général de Gaulle invoquait successivement l’honneur, le bon sens, l’intérêt supérieur de la Nation pour continuer le combat. Le bons sens sera amplement suffisant pour nous débarrasser de J-L Bianco et des siens.
Quant à nous, efforçons-nous d’être dignes de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.
[1] http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/06/19/notre-identite-republicaine-repose-sur-la-laicite_4953509_3232.html
[2] L’identité nationale doit être tournée vers l’avenir : c’est aussi un projet pour la France et pour l’Europe.
[3] http://www.noussommesunis.com/ : le meilleur morceau étant tout de même : « Dès aujourd’hui avec tous les Français, traduisons nos intentions dans l’action. Nous pouvons rejoindre les hôpitaux les plus proches pour donner notre sang, adhérer aux associations créatrices de lien social, … » rappelons que nous sommes le 15 novembre 2015 et qu’il y a 130 morts dans les morgues parisiennes après une attaque terroriste et que l’un d’eux court encore !
[4] http://www.lemonde.fr/religions/article/2016/01/19/jean-louis-bianco-ceux-qui-denaturent-la-laicite-sont-ceux-qui-en-font-un-outil-antireligieux_4850032_1653130.html. Où le premier ministre conclut : « l'Observatoire de la laïcité ne peut pas être quelque chose qui dénature la réalité de cette laïcité. »
[5] Jésus et Israël
[6] The most effective way to destroy people is to deny and obliterate their own understanding of their history.
[7] Cf. l’article de Maurice Agulhon « De Gaulle et l'histoire de France » (http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1997_num_53_1_3591)
[8] Dont on peut apprécier à juste titre le passage suivant : « La République ne doit rien à Clovis et l'État, régi par les principes de laïcité, n'a pas à relayer l'idée selon laquelle la France serait le produit de la religion chrétienne. La France se caractérise par ses valeurs, par le pacte fondateur de 1789 auquel adhèrent les citoyens de la République et non pas l'appartenance au catholicisme. En cautionnant cette mystification, le Gouvernement véhicule implicitement un discours qui substitue les communautés aux individus et qui ne peut qu'exacerber les tensions et les rivalités entre les groupes. La référence à Clovis est une référence aux messages de haine et d'exclusion. » (Question écrite n° 14777 de M. Jean-Luc Mélenchon (Essonne - CRC-SPG) publiée dans le JO Sénat du 04/04/1996)