Bruxelles: la réalité qu'il faut combattre

Publié le par Jean Dampierre

Si Bruxelles n’est pas responsable des turpitudes et des malheurs conséquents des grecs, de celles des italiens ou des nôtres, il reste un territoire où cette organisation malfaisante doit être combattue implacablement.

Bruxelles est notre ennemi mortel en ceci qu’elle est animée par une indéfectible volonté de détruire les nations. Ce trait se retrouve dans tous les ectoplasmes supranationaux (OCDE, FMI…). C’est sur ce point qu’il faut combattre Bruxelles, pas sur ses prétendus complots économiques, monétaires ou budgétaires. L’Europe unie c’était la communauté provisoire d’intérêts entre une grande nation qui voulait le rester, la France, une grande nation qui voulait réintégrer l’espèce humaine d’où ses crimes l’avaient bannie, l’Allemagne, des nations petites ou moyennes qui souhaitaient la tranquillité. Sa trajectoire a changé le jour où l’Angleterre, autre grande nation qui voulait le rester, est entrée dans la communauté. L’Angleterre guidée par ses propres intérêts n’a eu de cesse que de favoriser l’expansion de l’Europe qui faillit s’étendre jusqu’à la Turquie ou l’Ukraine. Cette extension démesurée s’est accompagnée de la montée d’une ambition supranationale, endémique à Bruxelles par le simple fait qu’on y a créé une administration qui n’a pas de futur sans cette ambition et renforcée par l’arrivée des pays sans identité nationale forte et revendiquée. L’Angleterre a sauté en marche comme elle en a l’habitude, l’Allemagne, qui n’est plus la nation humble et repentante de 1960, voit ce qu’elle peut tirer de cette construction qui ressemble plus au palais des merveilles du facteur Cheval qu’à une belle ordonnance classique, la France doit décider entre la disparition et la résistance.

En effet, à coup de directives, Bruxelles, ses commissaires, ne disposant d’aucune légitimité démocratique, ses demi-députés, élus, sur des scrutins de listes établies par leur parti, par des électeurs qui n’en ont rien à faire et qui ne viennent jamais rendre compte de leur action devant personnes, démonte avec application les édifices nationaux. La CEDH (Cour Européenne des Droits de l'Homme; voir sur ce point l'excellent "double article" de la revue Commentaires d'Automne 2016) qui a précédé Bruxelles, mais qui en est un excellent allié, mène la guerre contre les justices nationales des pays démocratiques. Elle se constitue en juridiction suprême transformant les verdicts de notre justice, en arrêtés provisoires. Par tous les moyens, des plus petits –favoriser les langues régionales, imposer des normes absurdes, empêcher des fusions d’entreprises et prendre acte de celles faites par les autres – aux plus importants –détruire les frontières, détruire les monnaies nationales, détruire les justices nationales, détruire les patrimoines nationaux en imposant la liberté de circulation des œuvres d’art, négocier secrètement des traités internationaux- Bruxelles n’a d’autre objectifs que de détruire les nations et particulier la nation emblématique : la France.

Et qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas seulement par patriotisme que nous devons combattre Bruxelles, même si le patriotisme justifie à lui seul le combat, c’est parce que avec cette construction, le pouvoir n’est plus comme disait les grecs, « au milieu », l’isonomie étant non seulement l’égalité des droits mais aussi l’égalité d’accès au pouvoir, il est « au- dessus », comme dans les empires orientaux que justement les grecs ont toujours combattus. Quand Xerxès demande qui est le maître des grecs, on lui répond justement : « Les grecs ne sont esclaves de personnes » (Eschyle les Perses), c’est une différence fondamentale entre la culture orientale qui admet que le potentat soit « au-dessus » du commun, et les grecs pour qui le chef est un homme comme les autres qui pour reprendre la phrase de Sartre dans les mots les vaut tous et que vaut n'importe qui. Ce que veut Bruxelles c’est bien la création d’un empire administratif, lointain, froid, polyglotte, où les vielles nations ne seront plus que des satrapies.

Mais comme le montre Pierre Manent (reprenant lointainement Jean-Pierre Vernant), la nation (ou la cité), cette communauté territoriale, culturelle, familiale, qui se traduit par la conscience d’une communauté de destin, est le creuset de la démocratie. Historiquement, la nation c’est l’ensemble de ceux qui sont nés au même endroit ou d’une même origine (d’où les nations nomades qui ne sont attachées à aucune géographie et n’existent que par leur génétique), on pourrait moderniser la définition en disant que c’est la communauté de ceux qui sont nés sur un territoire ou qui veulent y faire naître, y élever, y voir prospérer leurs enfants. De cette façon la nation n’est plus un concept statique ou défensif (restons chez nous) mais dynamique (construisons un avenir à nos descendants). C’est cette communauté de destin, cette égalité foncière entre membres, cette proximité, cette fraternité « naturelle », qui rend possible le fait de placer le pouvoir « au milieu » et sans cet accès au pouvoir, difficile ici, mais simple chez nos voisins suisses et chez beaucoup d’autres, il n’y a pas de démocratie. Nous n'avons pas de communauté de destin avec les Hollandais, les Allemands ou les Lituaniens. Nous pouvons être alliés, nous pouvons partager des projets, trouver profit à mener des programmes de recherche ou d'éducation en commun, mais nous ne sommes pas le même peuple, nous ne partageons pas la même langue, et cela ne sera jamais le cas, sauf à disparaître, il n'y aura jamais d'espace démocratique entre nous car il n'y a pas de démos.

Sur le fond la disparition de la démocratie, ne gêne pas Bruxelles, ni le FMI, ni l’OCDE, ni aucun des grands ectoplasmes. Demander l’avis du peuple quand on a écrit une belle constitution européenne, négocier un beau traité, quelle plaie! Pascal Lamy, l’un des plus sinistres technocrates qu’ait produit notre pays, disait qu’il fallait remplacer « le gouvernement par de la gouvernance », des principes de gouvernement, connus et appliqués par des experts, qui n’ont de ce fait pas de compte à rendre au simple citoyen. Ce que les ectoplasmes souhaitent secrètement c’est le remplacement de la légitimité démocratique par la compétence qui finit toujours par devenir une simple cooptation entre experts. D’une certaine façon, c’est la réalisation du vieux rêve du gouvernement par les « sages » que Platon décrit dans La République. Cela porte un autre nom, la dictature, et sa mise en œuvre froide, distante, implacable a été décrite dans un autre livre, 1984 de Georges Orwell.

C’est donc, non seulement parce que nous sommes français, parce que nous somme démocrates mais plus profondément par ce que nous sommes occidentaux, que nous pensons qu’il n’y a qu’un seul homme, qu’une seule humanité, que nous devons combattre Bruxelles et ses dérives mortifères. C’est un chemin difficile mais c’est le seul chemin.

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