De quoi Hamon est-il le nom 2 ?

Publié le par Jean Dampierre

 

Dans les œuvres complètes du grand philosophe qui risque de représenter la gauche aux élections présidentielles, et par là même, un peu la nation, on trouve ce petit bijou : « J’essaie de comprendre ce qui, dans le discours de Daech, mobilise les jeunes musulmans. Son message sublime des valeurs absentes de notre débat public : l’unité, qui s’incarne dans le califat ; la dignité, offerte à des jeunes en quête de reconnaissance ; la pureté d’une foi, au cœur d’un monde impur ; le salut, qui donne un sens à leur mort à défaut d’en avoir trouvé un à leur vie (tribune publiée dans Libération le 2016/07/10) ».

Entendons-nous bien, que les socialistes décident de faire la course en montant un âne parce qu’ils aiment sa façon de braire et parce que son air pitoyable émeut leur bon cœur, ne me préoccupe pas plus que ça, mais qu’un homme politique de premier plan ou qui veut l’être tienne des propos de pur racolage envers des mouvements subversifs, voilà qui mérite d’être identifié et combattu.

Un peu d’analyse de texte n’est pas superflu. Sublime est ce dont les actes ou les sentiments suscitent l'admiration pour leur élévation. Sublimer, au sens de débarrasser un corps de ses impuretés, vient de l’alchimie et a conservé cette acception en chimie. Il est peu probable que l’homme politique en question l’utilise pour autre chose que son sens figuré, le plus courant, qui vise à idéaliser quelqu'un ou quelque chose et qui n’est pas séparable d’une teinte positive morale ou spirituelle. D’ailleurs le reste du texte est empreint de ce vocabulaire positif : pureté, salut, dignité.

Faire de Daesh des gens capables de pureté, de dignité, d’élévation, d’idéalisation, c’est tout simplement incroyable. C’est un contresens majeur qui sous le prétexte d’essayer de comprendre (« je cherche à comprendre »), reproduit le discours même (leur prétendu combat spirituel) de ceux qui ne sauraient constituer autre chose que des adversaires irréductibles de notre civilisation et qu’il faut combattre et réduire au sens militaire du terme, c’est-à-dire tuer. D’autant plus que s’il s’agit de « pureté d’une foi, au cœur d’un monde impur » on peut raisonnablement se demander de quel monde impur parle ce philosophe. De quoi s’agit-il sinon du nôtre. Qui sont les impurs sinon nous-mêmes, avec nos femmes en mini-jupes, notre goût exacerbé pour la musique, la danse, la fête. La gauche qui a tant célébré l’homo festivus, semble bien vite prête à encenser ses assassins. Rappelons-nous que les attentats des terrasses et du Bataclan, visaient précisément ces gens impurs, massacrés par des purs, qui cherchaient leur salut avec la conscience tranquille des fanatiques.

Monsieur Hamon est-il un idiot utile, comme toutes les dictatures ont su en ramasser, ou une vulgaire crapule, prête à toute les compromissions pour conserver son siège de député et les revenus qui vont avec. La façon dont il répond aux questions sur l’islamisme en évoquant systématiquement la « nécessité d’un état palestinien » - un rapport évident en effet – et la date de ce texte, un an après le Bataclan, ne laisse guère de doutes sur le sujet. Mais revenons à son texte. Soient deux énoncés :

  1. Les SS étaient des crapules fanatisées et généralement des imbéciles qui méritaient douze balles dans la peau.
  2. Les SS étaient des jeunes gens épris d’idéal et de pureté dont le potentiel a été dévoyé.

Quel énoncé choisissez-vous ? Je prétends que ceux qui choisissent le second énoncé, qui n’invite pas vraiment au combat, sont soit des imbéciles, soit des crapules. En tant de guerre, ils portent le doux nom de collabos.

Faites-vous une différence de fond entre Daech, dont monsieur Hamon cherche à comprendre les partisans,  et le nazisme ? Moi pas. Il y a dans ces deux mouvements la même violence, la même certitude, le même fanatisme, le même culte de la force et du chef, le même sentiment fallacieux de pureté et, quand on creuse un peu, la même pourriture, sexualité non maîtrisée (esclavage sexuel), appât du gain et de la vie facile, hypocrisie profonde. Faire une différence, c’est le début de la compromission. Penser qu’il y ait place pour autre chose que le combat est le début de la compromission.

Et il est temps de donner leur dû à ceux qui veulent comprendre, connaître et expliquer les monstres. Les pilotes de la RAF qui allaient héroïquement bombarder l’Allemagne nazie, ne lisaient pas mein kampf. Tuer de l’allemand leur suffisait. Les héroïques tankistes soviétiques qui ont brisé les reins de la wermacht à Koursk ou à Stalingrad non plus. Si nous devons comprendre Daesh, nous devons le comprendre comme un chasseur comprend sa proie, ses déplacements, sa nourriture, ses repères ; comprendre pour détruire, c’est tout.

Daech n’est ni sublime, ni pur. Daech n’a rien à voir avec la pureté, le salut, la dignité, la spiritualité. Daech c’est une bande d’assassins fanatisés que notre armée et celle des russes doit tuer, un point c’est tout.

Quant à monsieur Hamon, il est ce que la politique professionnelle peut produire de pire : un parasite malfaisant, un « fa-niente », faiseur de rien, fainéant, un homme prêt à tous les compromis et toutes les compromissions pour sauver sa gamelle. Il est le lointain héritier de ces socialistes qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain parce que les allemands étaient à 100 km et qu’ils craignaient pour leur peau. S’il peut flatter Daesh et les islamistes aujourd’hui, qui peut deviner ce qu’il peut s’abaisser à faire demain s’il a le sentiment que cela va dans ses intérêts.

Il y a quelques années Bernard Tapie avait choqué le public en disant en substance : on ne peut pas se contenter de dire que LePen est un s…, il faut dire que ses électeurs aussi sont des s...  Quoi qu’exprimé avec brutalité, ce qu’il disait n’était pas absurde. Voter pour un homme, surtout dans une élection qui ne sert à rien d’autre qu’exprimer ses opinions, c’est adhérer aux idées de cet homme et cautionner son comportement moral, partager ses valeurs.

Dimanche dernier on pouvait penser qu’il y avait 600 000 (peut-être 450, ou bien 700 000) naïfs qui s’étaient fait plaisir en pensant au revenu universel comme une chose possible, il suffit en effet de prendre 350 milliards aux riches. Lundi matin, nous ne dénombrerons pas seulement des idiots, nous dénombrerons des salopards.

Publié dans politique

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